mardi, mai 09, 2006

L'exutoire

Je ne veux pas te dire qu'en ce moment, tu me dégoutes. Tes actes, ton attitude, tes secrets, tes mensonges futiles et inutiles, ce que tu dégages en ce moment, vraiment, je n'arrive pas à réaliser que c'est toi. Je t'en veux tellement, de me décevoir. Le pire dans tout ça, c'est que je n'arrive pas à savoir si c'est moi la fautive, à toujours m'imaginer connaître mes proches et être si souvent déçue, ou bien si c'est toi, à n'être plus la même, à être ce double de toi qui semble si souillée et rassasiée de leur indifférence. En effet, elle est là, la cause de ma rancune. Tous ces gens qui t'aiment, qui te soutiennent, qui croient en toi, mais pour toi ça n'est pas suffisant. Il t'en faut plus, toujours plus. De leurs mains qui s'égarent, de ses moments torrides, le sont ils vraiment d'ailleurs ? Crois tu vraiment qu'ils t'aiment ? Tu ne te respectes pas, comment le pourraient-ils ? Mais tu récidives, toujours confiante qu'elle sera là la porte de sortie de ta solitude. Sûrement je suis fautive aussi. J'attends trop de toi, enfin c'est ce que je dois te laisser croire. A force d'être trop protectrice avec toi, tu m'assimiles à une maman, qu'on doit rendre fière et à qui on ne raconte pas nos dérapages. Je voulais juste être ton amie, celle sur qui tu peux compter. Je me sens le besoin de te justifier mon attitude. Comme tu le sais, j'ai dû très vite prendre une décision, continuer ou abandonner, me laisser dériver. J'ai choisi de ne pas m'apitoyer sur moi-même, jamais, quitte à ne plus rien ressentir ou presque. Mais en échange, je m'apitoie sur mon prochain, je joue les redresseuses de torts, je sauve la veuve, l'orphelin et en plus je les installe chez moi et je m'occupe des papiers pour les changements d'adresse...Jamais je ne comprendrais que tu me reproches ça.
J'essaierai de ranger ma rancune au placard quand tu auras appris à t'aimer sans eux, sans leurs regards vides d'amours mais avides de te voler ton essence même.
Je t'en veux tellement, je me sens trahie. Plutôt que d'être l'amie moralisatrice, la méchante de service parce qu'elle te met tes erreurs sous le nez pour que tu les évites, je serai la méchante, par son indifférence. Je préfère mériter ce titre que de le subir.
En attendant, je vais être patiente, ne pas te dire que tu es devenue une étrangère, et comme je ne peux tricher, je t'éviterai, parce qu'être lâche, ça je peux.
Je m'excuse pour la gêne occasionnée, pour ceux qui cherchaient un truc marrant à lire, mais ça m'a fait du bien de me libérer